Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

SUIVEZ LA BAR SUR FACEBOOK!

BAR's LATEST MOVIE

"POINT BAR" - Fuerte's movie by La BAR

BAR's SHOP

Baptiste:

3.6 / 4.0 / 4.4 / 5.2
Point7 2014 - Slash et Salt
baptistemure@hotmail.fr 

 

Pedro:

3.9 / 4.3 / 4.7 / 5.1
Loftsails 2014 - Wavescape
TBE ou Neuf!
pierre.garambois@hotmail.com 

BAR RIDERS

Pedro_5.jpg

Ben.jpg

Baptiste_Portrait2.jpg

Chris.jpg

Colin.jpg

Ludo.jpg

Etienne.jpg

Marilou

Guillaume.jpg

Jonas.jpg

Denis-copie-2.jpg

Sinbad.jpg

BAR PARTNERS

pic.php-copie-1.jpg

LogoLoftNew.jpg

MYSTIC logos

Logo_Patrik_Carre.jpg

point7

logo sailloft

logo fanatic petit

LogoNorth.jpg

ION_Logo.jpg

VINCENT MELLOUET

http://a401.idata.over-blog.com/4/02/20/22/Vince-Mellouet.jpg

6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 21:48

Le titre est un peu clinquant... mais cette journée a vraiment été mémorable, et à plus d'un titre...

 

La_BAR_Coudou_1.jpg

"Riders on the storm"...

 

Tout commence dans la semaine qui précède: lundi 28 janvier, Irelande, une violente tempête permet de lancer la compéition la plus extra-ordinaire que le windsurf ait connu: la "Red Bull Storm Chase" avec des conditions apocalyptiques et des riders d'un autre monde. Windguru le confirme toute la semaine qui suit: prévisions violettes, 52 noeuds sur le tableau du haut (!), cette tempête va faire un tour en France, et balayer toute la côte Méditerranéenne le WE prochain. Partant de là, nous décidons, Etienne, Guillaume, ce bon vieux Bastien Rama et moi-même (Pedro) de filer direction la Coudou ce samedi 2 fèvrier, pour mettre en application ce qui nous a trotté dans la tête toute la semaine: CHARGER DU GROS!

 

La_BAR_Coudou_2.jpg

La coudou comme on la voit rarement

 

Arrivé sur le spot: le guru n'a pas menti. Il lui arrive (trop) souvent de prévoir plus que ce qu'on a en réalité, on est parfois déçu par le guru... et bien là, c'est un de ces jours où l'on aimerait qu'il ait prévu 20 noeuds de TROP! Le spot fume, la mer est déchaînée, les quelques riders présents sont en 3.3, 3.5, ou 3.7 pour les riders de 90kgs ou plus. Dixit certains locaux: "on a jamais vu ça ici!". Nous, comme on est plus malin que tout le monde, on n'a pas plus petit que 4m²! Le temps de croquer dans une fougasse et de régler nos multi-fins, on se fout à l'eau avec Bastien et Etienne, pendant que Guillaume va se percher sur la bute avec son objectif!

 

La_BAR_Coudou_3.jpg

Pedro rigging

La_BAR_Coudou_4.jpg

Bastien se prépare à la tempête

La_BAR_Coudou_5.jpg

Ready for action!

 

Une demi-heure à l'eau, une dizaine d'aller-retour, et un constat commun: IMPOSSIBLE. Impossible de sauter, impossible de surfer... impossible de faire autre chose qu'aller tout droit! Plus d'avant bras, on a l'impression d'avoir ridé 3h... en 30 minutes. On se pose au bord une bonne heure pour reprendre nos esprit, pendant que le vent reprend des tours, et on décide tous les 3 la même chose: on y retourne pour quelques bords (parce qu'on a quand même fait 400kms!) et si les conditions sont toujours les mêmes, on rentre chez nous! Et c'est là que la galère commence... une GROSSE galère.

 

LA GALERE


On part tous les 3 au taquet, toujours à la rue, mais mieux préparé psychologiquement à se faire allumer. Le temps de faire 2 aller-retour... problème: les 2 North de Bastien et Etienne ne sont plus à sur l'eau. Celle de Bastien est au bord, mais Etienne est nulle part. Je rentre au bord, je retrouve Guillaume qui a presque suivi l'action à travers son objectif: Etienne aurait cassé son pied de mât en réception de high jump, et dérive direction la digue dans une mer démontée, avec sa board dans une main et sa voile dans l'autre. Le temps que l'on se rende compte de la situation, on jette un oeil à la digue, et on comprend que 2 riders se sont jettés à l'eau aider Etienne à sortir son matos sans trop de casse, pendant que Bastien se tient debout sur la digue au cas où. Jusque là, situation assez classique pour le spot de la Coudou, avec un rider qui dérive le long de la digue et d'autres riders qui vont l'aider à limiter la casse, on pense la situation quasi maîtrisée... Seulement voilà, quelques minutes se passent, et on voit de loin Bastien se jeter dans l'eau pour aller prêter main forte... y'a une couille.

 

Je cours direction le bout de la digue pour aller voir ce qu'il se passe de plus près. Sur la digue, c'est l'apocalypse, dur de tenir debout, rafales de flotte qui fouettent le visage et mer qui se fracasse violemment sur les rochers. Et là, surprise: il y a la planche d'Etienne sur la digue. L'équation est simple: ils sont 4 dans l'eau, avec seulement un gréément, et un gréément, ça flotte pas! En fait, Etienne nous expliquera après qu'il a dérivé le long de la digue avec son matos, il a réussi à sauver sa board mais, alors que l'histoire aurait dû s'arrêter là avec une sortie par l'extrémité de la digue avec son gréément, classique pour la Coudou, un fort courant l'a emporté au large!

 

Sur l'extrémité de la digue, entre les embruns version "seau d'eau", et la difficulté à tenir debout, je parvient légèrement à distinguer 4 petites têtes à une bonne centaine de mètres de la digue qui font le bouchons dans les gros paquets de flotte... ils ont dérivé mais impossible d'en savoir plus. On appelle les secours, et on tente d'observer la situation, complètement impuissant au bord. On a l'impression de revivre le cauchemar de l'an dernier... Les 4 riders sont dans une mer apocalyptique depuis plus d'une vingtaine de minutes, sans fotteurs et ne semblent pas en mesure de rentrer au bord.

 

Dans l'eau, les riders sont à bout, cela fait quelques minutes qu'ils ont décidé de lacher ce satané gréément, mais malgré tous leurs efforts, ils font presque du surplace, et voit le phare de la digue en minature, entre crampes et tasses d'eau de mer. Les pompiers arrivent... sans bâteau. C'est un peu comme vouloir sauver un avion qui se crash avec une mobylette, c'est gentil, mais ça sert à rien! De longues minutes stressantes se passent, et le premier rider, le plus entraîné, parvient à rentrer sur la digue, il est exténué. Une dizaine de mètres derrière suivent Bastien et Etienne. Ils parviennent finalement à rejoindre la digue quelques minutes plus tard, complètement à bout de force. Vue trouble, du mal à tenir debout, hypothermie... j'ai pas souvenir d'avoir déjà vu des mecs dans un état pareil. Ils ont eu le flippe de leur vie. Dixit Bastien: "si la digue avait été 2 mètres plus loin, je capotais"... Où est le quatrième rider? "On l'a perdu, on ne sait pas où il est...". Aïe. Sa femme l'attend au bord, avec un gone de 6 mois dans les mains... On comprend une dizaine de minutes après qu'il s'est accroché à une bouée pour s'économiser, et il parvient finalement à rentrer.... tout le monde est sauf, c'est l'essentiel!

 

Direction l'hôpital pour l'équipe de France de natation, et le verdict des médecins est plus que flippant: 1h après être sorti de l'eau Bastien a 34,8 degrés de température, Etienne, 35,2, hypoglycémie, hypothermie... on est passé près d'un nouveau drame...

 

Morale de l'histoire: une grosse galère peut partir de pas grand chose au départ. Un simple pied-de-mât cassé, on se dirige vers la digue, on pense s'en sortir avec du matos qui tape un peu les cailloux... et on se retrouve en quelques minutes dans un courant innatendu, à lutter contre les éléments pour regagner la terre ferme. Autre enseignement: toujours garder sa board, et lâcher son gréément dès que ça sent le sapin. Ca paraît évident après coup, pas besoin de le dire me direz-vous. Mais quand on se dirige vers la terre, qu'on est à 10 mètres de poser le pied, et qu'on a un gréément à 1500 euros dans les mains... on a pas tendance à le lâcher, quoi qu'on en dise!

 

16h, nos deux acolytes partis boire une tisane à l'hôpital de la Seyne-sur-Mer, on se retrouve Guillaume et moi sur le spot, avec un vent qui se stabilise un peu à 40 noeuds moyens, claques à 50/55. Thomas Traversa déboule avec sa 3.6 encore stickée de la Red Bull Storm Chase, Antony Ruenes gréé 3.3... du coup je décide de me remettre à l'eau pour conjurer le sort, avec comme principal leitmotiv "quoi qu'il arrive, je garde ma board!". Et là, magnifique session. Une bonne heure en 4m² avec d'énormes paquets qui rentrent sur le spot. Je suis à la rue, impossible de sauter, et pas très serein avec toutes ces péripéties, mais j'arrive encore (presque) à surfer, et je profite de la lumière rasante pour m'en mettre plein les yeux, le spot est hallucinant, et les photos de Guillaume en attestent bien!

 

La_BAR_Coudou_6.jpg

Etienne au Bottom, avant le drame

La BAR Coudou 23

Pedro tape dans le lard!

La BAR Coudou 8

Solides conditions devant l'île des Embiez

La BAR Coudou 12

Qui a dit qu'il y avait pas de taille en Méditerranée? Anto aux manettes

La BAR Coudou 20

Joli 3-6 par Anto

La BAR Coudou 22

Pedro au Bottom, cherche un vérin 3 tonnes pour remplacer sa main arrière

La BAR Coudou 25

Pedro: "Ces images sont gravés à jamais dans ma mémoire qu'est dans ma tête!"

La BAR Coudou 26

Pedro part au Bottom au couché de soleil

La BAR Coudou 27

Back to the beach

La BAR Coudou 28

Finalement, la journée se finit bien!

 

Ouf, la journée se finit, et tout le monde va bien! On passera sur la North Volt 4m² 2013 toute neuve qui dit bonjour aux oursins à l'heure qu'il est, accompagné du wish et du mât North Platinium! Guillaume et moi filons chercher Etienne et Bastien à l'hôpital, et direction Lyon city... le retour ne pouvait pas se passer aussi bien!

 

Arrivés au niveau de Montélimar, la jauge d'essence du camion indique qu'il me reste 100 kms d'autonomie... sauf qu'on a 130km/h de mistral dans le pif! Je sors de l'autoroute pour trouver de l'essence... 1ère station fermée, 2ème fermée, 3ème fermée... Après 20kms dans la pampa, cette pu** de jauge qui indiquait 100 kms restant sur le réservoir n'indique plus que 5kms (oui, en 20kms). Je fais 500 mètres, la jauge indique 0kms restant, le camion commence à broutter, obligé de s'arrêter pour ne pas tomber en panne sèche. L'histoire ne dit pas tous les noms d'oiseaux qui me sont passés par la tête. Samedi, 23h, il fait nuit, 0 degrés, 130 km/h de vent glacial, et on est coincé en plein milieu du joli petit village de "trou-du-cul sur rhône". On tombe sur une tribu d'abrutis (qui sont surement frères et tonton en même temps...) qui préfèrent se foutrent de notre gueule plutôt que de nous aider, et un gang de motards boutonneux... après les frayeurs qu'on s'est fait dans la journée, plus rien ne peut nous atteindre! Je vous passe les détails, on est finalement rentré au bercail sur les coups de 1h du matin! Merci encore à Laura et Papa Rama pour leur aide inestimable!

 

Un énorme merci aux 2 riders et à Bastien venus aider Etienne, en espérant que ce genre de péripéties ne se reproduisent pas trop souvent! Big up à Etienne et Bastien, qui se sont donné comme jamais pour nous éviter le drame de trop. Encore une fois, un grand merci à ce bon vieux Guillaume pour ses shoots solides. On aura bientôt plus de superlatifs pour les décrire.

 

Pour voir l'album complet de Guillaume, et jeter un coup d'oeil à son travail, c'est par là:

http://guillaumedurandphotographie.blogspot.fr/2013/02/la-coudou-storm-chase.html 

 

Si vous voulez mieux comprendre cette galère et les risque qui y sont liés, voici le récit de ce bon vieux Bastien, disponible par là: 

http://bastienrama.blogspot.fr/2013/02/coudou-en-feu.html

 

Pedro.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
La Coudou et sa digue redoutable...Brrr! Elle en a vu des planchistes en détresse!<br /> Content que ça se termine bien pour vous en tous cas.<br /> Et puis ça nous fera une histoire de plus a raconter sur le spot les jours de pétole.<br /> <br /> Les photos sont vraiment belles.
Répondre